À l’heure du choc des civilisations, affirmer la dimension européenne de notre identité

La vision géopolitique

Alors que le monde multipolaire qui caractérise dorénavant le XXIe siècle provoque un choc des civilisations entre les grandes puissances dominantes, la sauvegarde de la civilisation européenne devient un impératif majeur. C’est pourquoi Ligne droite estime essentiel que la droite nouvelle soit porteuse d’une vision de notre identité qui aille au-delà de la nation française pour prendre en compte sa dimension européenne. Une vision qui devrait se concrétiser par la volonté d’instaurer une préférence civilisationnelle et de susciter l’émergence d’un patriotisme européen.

Le choc des civilisations

De leur côté en effet, les grandes puissances du monde multipolaire qui occupent pour la plupart un vaste espace et disposent d’une population très nombreuse sont chacune porteuse d’une civilisation qui leur est propre. Une civilisation qui fait leur unité, qui définit leur identité et qu’elles projettent à l’extérieur avec souvent beaucoup de fierté et parfois une forte agressivité. C’est vrai de la Chine, de l’Inde, du Japon, mais aussi des États-Unis et d’une certaine façon du monde musulman. Aussi, y a-t-il bien, selon la formule de Samuel Huntington, un choc des civilisations, car la compétition entre ces grandes puissances n’est pas seulement économique et commerciale, elle est aussi d’ordre identitaire.

Une Europe transparente

Or, les gouvernements européens ainsi que les membres de la Commission de Bruxelles semblent ignorer complètement cette réalité. Soumis à l’idéologie politiquement correcte, ils se comportent comme s’ils voulaient transformer l’espace européen en une zone transparente, ouverte à toutes les influences et compatible avec le monde entier. Pour eux d’ailleurs, l’Europe n’a pas de racines, en tout cas chrétiennes, et son identité se définit de façon abstraite à travers de prétendues valeurs comme le refus des discriminations, le vivre ensemble et les droits de l’homme.

L’identité française

Heureusement, face à ces dirigeants qui cultivent le déracinement, beaucoup de Français restent attachés à leur identité nationale et militent pour la défendre et la promouvoir. Un combat que Ligne droite estime capital, car l’appartenance à notre nation est une part de nous-mêmes. Une part essentielle qui définit notre place dans l’espace et dans le temps. Une part sans laquelle nous serions des orphelins déshérités. Une part enfin dont nous pouvons être fiers, car la France, comme la plupart des grandes nations d’Europe, possède un extraordinaire patrimoine culturel, artistique, intellectuel, historique et humain qui fait la richesse exceptionnelle de son identité.

L’identité européenne

Pour autant, à l’heure du monde multipolaire et du choc des civilisations, Ligne droite considère comme essentiel de prendre aussi en compte la dimension civilisationnelle de notre identité.

D’abord, parce que l’identité européenne est une réalité indéniable qui se trouve inscrite dans le panthéon des œuvres qu’ont produites les différentes nations d’Europe et qui révèlent des liens étroits d’influence réciproque et de convergence spontanée. L’ensemble des peuples européens ne partagent-ils pas les mêmes valeurs, les mêmes racines, les mêmes croyances ? Au point par exemple que la peinture, l’architecture ou la musique des différents artistes européens forment un tout cohérent qui se distingue à l’évidence des productions orientales ou africaines.

De plus, à l’heure de la mondialisation qui érode nos spécificités, l’identité européenne devient peut-être aussi pertinente que l’identité nationale. D’ailleurs, à l’échelle du monde multipolaire, c’est de plus en plus en tant qu’Européens que nous sommes identifiés. La distance qui sépare les Européens des Chinois, des Indiens ou des Arabes n’est-elle pas en effet plus importante que ce qui différencie les Français des Italiens, des Allemands ou des Polonais ?

Et surtout, à une époque où la France, comme la plupart des autres pays européens, subit une immigration de peuplement qui compromet son identité, chacun peut mesurer à quel point cet antagonisme est de nature civilisationnel. Le problème ne vient pas en effet de la nationalité des immigrés ni de celle des populations au sein desquelles ils s’établissent. Peu importe que les migrants soient tunisiens, turcs ou soudanais et qu’ils s’installent en France, en Allemagne ou en Italie. Le problème vient de ce qu’ils appartiennent à la civilisation islamique ou africaine et qu’ils s’implantent dans des pays de civilisation européenne et chrétienne, où ils reproduisent de façon exacerbée l’antagonisme civilisationnelle qui existe à l’échelle de la planète.

Le patriotisme européen

Pour répondre à ce choc des civilisations aussi bien domestique que mondial, Ligne droite appelle donc nos compatriotes à prendre conscience de la nature réelle de notre identité. Celle-ci n’est pas seulement française mais européenne, aussi faut-il défendre la seconde comme le première en prônant, à côté de la préférence nationale, une préférence civilisationnelle et en encourageant, par-delà le patriotisme français, un patriotisme européen.

Cette exigence trouve d’ailleurs sa place dans le projet proposé par Ligne droite d’ériger l’Europe en un pôle de puissance (voir le texte). Car cette volonté de rendre à l’Europe son indépendance et sa souveraineté collective va de pair avec la défense et la promotion de son identité, c’est-à-dire de sa commune civilisation. Aussi faut-il encourager la fierté d’être français mais aussi celle d’être européen et inciter les États à assurer non seulement la priorité aux nationaux mais aussi aux ressortissants européens.

L’Europe est porteuse d’une très grande civilisation qui a sans doute apporté à l’humanité bien plus que toutes les autres. Il est donc du devoir des Européens de la défendre, d’en être fiers et d’assurer sa pérennité.

20 novembre 2017

Crédit photo : via wikimedia domaine public