Syrie, Iran, Israël : l’aventurisme américain

Actualité

Mai 2018

Avec ses initiatives récentes concernant la Syrie, l’Iran et Jérusalem, la politique étrangère des États-Unis s’affirme à nouveau comme interventionniste et belliqueuse. Une posture qui révèle la crainte des stratèges américains de perdre leur leadership mondial et leur volonté de le conserver au besoin par la force. Ligne droite dénonce l’attitude des dirigeants européens qui s’alignent passivement et dangereusement sur cet aventurisme américain et en appelle à la constitution d’un pôle de puissance européen seul capable de rendre à notre continent son indépendance, sa puissance et sa sécurité.

L’actualité signalée par Ligne droite

Diplomatie américaine : le retournement de Trump

Le président Trump avait fait campagne sur une thématique isolationniste et populiste : « America first ». « Préoccupons-nous des Américains d’abord », avait-il martelé tout au long d’une campagne qui l’avait mené au succès. Mais, une fois élu, il change d’orientation et conduit une politique internationale agressive comme tous ses prédécesseurs : bombardements de la Syrie sans aucun mandat des Nations unies, abandon du traité nucléaire avec l’Iran, annonce de sanctions contre les pays qui concluraient des marchés avec l’Iran, reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, pressions sur l’Allemagne pour qu’elle abandonne sa participation au gazoduc Nord Stream 2.

Ce retournement montre une fois de plus que la politique étrangère des États-Unis n’est pas déterminée par ses institutions politiques mais par ce que l’on nomme Outre-atlantique « l’État profond » : le complexe militaro-industriel, l’administration tentaculaire du renseignement et enfin les lobbies, en particulier le lobby pro-israélien, très influent auprès des néo-conservateurs américains.

Le refus américain du nouveau monde multipolaire

Cette posture de la diplomatie américaine s’explique aussi par le fait que la super puissance américaine a bien conscience que l’âge de sa domination mondiale touche à sa fin. Le monde devient multipolaire et les États-Unis doivent compter avec l’apparition de puissances concurrentes sur la scène mondiale, principalement en Eurasie : la Chine, l’Inde et la Russie notamment. Mais aussi l’Iran, héritier d’une civilisation millénaire, ou encore la petite Corée du Nord, devenue puissance nucléaire à part entière. Sans parler du réveil mondial de l’islam politique, qui apparaît de plus en plus comme un internationalisme concurrent de celui que les Anglo-Saxons veulent imposer au monde.

Or, les États-Unis n’acceptent pas la montée en puissance de ces pays émergents qu’ils dénoncent comme des « États révisionnistes » remettant en question l’ordre international né de la guerre froide et de l’effondrement de l’URSS. La tentation est grande alors pour l’État profond de maintenir le leadership américain par la force : par le chantage économique, par l’organisation du chaos au Moyen et au Proche-Orient, voire par la guerre.

La confirmation des analyses de Ligne droite

Ligne droite dénonce l’aventurisme américain

Ligne droite a donc eu raison de stigmatiser ce refus des États-Unis de voir le monde tel qu’il est et d’abandonner en conséquence leur leadership mondial. Car, à vouloir nier la réalité du monde multipolaire, les Américains se heurtent à la majorité de la population mondiale qui n’accepte plus leur prétention et celle de leurs vassaux à vouloir diriger la planète à leur seul profit. Aussi est-il absurde et dangereux d’encourager les Américains dans leurs initiatives pour tenter de maintenir leur leadership. D’autant que ces initiatives violent le droit international et sèment partout la confrontation et le chaos.

À l’opposé de cette crispation sans issue, les États-Unis devraient prendre en compte la réalité du choc des civilisations et comprendre que dans le monde multipolaire de demain leur avenir passe par une entente avec l’Europe et la Russie et que, face aux géants chinois ou indien, cet axe occidental sera d’autant plus fort que l’Europe sera devenue une grande puissance. Ajoutons également que Ligne droite a raison de proposer un « nouvel ordre multipolaire » fondé sur le respect des grands pôles et la régulation des échanges entre eux (voir le texte concerné). De telles perspectives devraient pouvoir se substituer à la configuration actuelle pour créer les conditions de la paix et de l’équilibre, quand le système actuel s’avère en l’état lourd de menaces.

Ligne droite dénonce la domination des États-Unis sur l’Europe

Ligne droite l’a en effet déjà expliqué, les États-Unis ne sont plus aujourd’hui l’allié de l’Europe, mais son suzerain. Un suzerain dangereux car indifférent au sort de son vassal. « Fuck the UE », l’Europe, on s’en fout, disait aimablement Victoria Nuland, la secrétaire d’État adjointe américaine pour l’Europe, résumant ainsi en trois mots le programme des néo-conservateurs américains concernant le vieux continent.

Les États-Unis ne considèrent en effet l’Europe que comme un marché à conquérir et ses entreprises, comme des concurrents à éliminer. Tel est d’ailleurs l’enjeu principal des sanctions économiques et financières que les États-Unis multiplient à l’encontre d’un nombre croissant de pays. Dans le cas de l’Iran par exemple, il s’agit beaucoup plus d’interdire de nouveaux marchés aux entreprises européennes et notamment françaises que de nuire au pays visé. Tel est aussi l’objectif du nébuleux traité de libre-échange transatlantique, perpétuellement relancé par les États-Unis et qui vise à déconstruire ce qui reste de protections européennes.

Les États-Unis, devenus de plus en plus multiculturels, ont en outre distendu leurs liens civilisationnels et humains avec le vieux continent. Un continent qu’ils ne comprennent plus, comme en témoignent leur soutien à tout ce qui favorise l’immigration et l’islam en Europe, ainsi que leur alliance avec les pétromonarchies qui financent l’islamisation de nos pays.

Enfin, par l’entremise de l’Otan, maintenu malgré la disparition du Pacte de Varsovie, ils tiennent l’Europe dans un état de soumission industrielle, militaire et stratégique délibéré, sans pour autant garantir sa sécurité. Car l’Otan ne sert plus à protéger le « monde libre » des visées soviétiques ni bien sûr à protéger l’Europe du chaos migratoire, il sert seulement à organiser l’encerclement stratégique de la Russie en Europe et à orchestrer des provocations militaires contre ce pays (voir un texte sur ces questions).

Ligne droite dénonce l’impuissance et la complicité des politiciens européens

Ligne droite a aussi raison de dénoncer les politiciens européens qui acceptent cette dangereuse vassalité de l’Europe vis-à-vis d’une Amérique du Nord de plus en plus imprévisible et belliqueuse et qui cautionnent ses entreprises quand ils n’y participent pas, prenant ainsi le risque d’entraîner l’Europe dans la guerre.

Ainsi en est-il tout particulièrement des politiciens français qui ont contribué à semer le chaos et la guerre civile en Libye et en Syrie par aveuglement et par soumission à des intérêts qui n’étaient pas les nôtres. Car, pendant qu’ils bombardaient de l’autre côté de la méditerranée au nom « des droits de l’homme », ils nourrissaient le terrorisme islamiste et poussaient des flots ininterrompus de « migrants » vers l’Europe. Une politique absurde, illustrée par les gesticulations diplomatiques du président Macron, impuissant à obtenir la moindre concession du président Trump malgré son atlantisme affiché et ses discours ridicules en anglais globish.

Force est donc de constater que les Européens ne comptent plus au plan mondial. Car l’Union européenne n’est pas une puissance souveraine mais un simple marché ouvert à tous les mauvais vents. Pendant longtemps certains Européens décadents espéraient que leur éclipse historique serait pacifique : mais il s’agissait d’une illusion. S’ils n’ont pas le courage de sortir de l’impasse actuelle, non seulement les Européens perdront leurs libertés et la terre de leurs pères, mais ils connaîtront au surplus la violence et la guerre.

Les préconisations de Ligne droite

Ériger l’Europe en un pôle de puissance

Le projet de Ligne droite est donc le seul pertinent : dans le monde qui vient, l’Europe n’a d’autre option que la puissance et l’indépendance.

Pour répondre à la multipolarité du monde, l’Europe doit faire bloc à son tour : bloc économique en renonçant à l’illusion du libre-échangisme mondialiste, bloc militaire en organisant une industrie et un outil de défense autonomes et puissants, bloc de civilisation face au péril islamiste, bloc diplomatique enfin, traitant d’égal à égal avec les autres puissances et notamment avec les États-Unis (voir les propositions de Ligne droite).

Une utopie, disent les défaitistes et les fourriers du déclin européen ? Non ! Pour Ligne droite, c’est au contraire un projet pour tous les Européens de bonne et grande volonté. Debout l’Europe !

Crédit photo : Defence imagery via Pixabay cco