L’Europe bruxelloise est une machine kafkaïenne qui réglemente tous les domaines que les États pourraient parfaitement gérer seuls alors qu’elle délaisse les missions qu’ils ne sont plus en mesure d’exercer isolément. Ligne droite considère en conséquence que l’Union devrait se préoccuper d’ériger l’Europe en un pôle de puissance et donc se consacrer prioritairement à l’indépendance, à la puissance et à l’identité du vieux continent.
Rendre aux États leurs compétences ordinaires pour se consacrer à l’Europe puissance
Malgré l’affichage du principe de subsidiarité, la Commission européenne fait en effet adopter des directives pratiquement dans tous les domaines, au point qu’elle apparaît d’ores et déjà comme bien plus interventionniste que le gouvernement fédéral américain. Aux États-Unis en effet, certains États appliquent par exemple la peine de mort alors que d’autres l’ont abolie. Rien de tel ne serait possible dans l’Union où la Commission va jusqu’à réglementer des sujets bien plus secondaires comme l’usage des escabeaux sur les lieux de travail ou la pratique de la chasse. Résultat : elle sécrète une nouvelle strate bureaucratique vécue comme inutile, qui exaspère les peuples européens et jette le discrédit sur l’Union.
Toutes ces compétences qui ne nécessitent aucune harmonisation européenne devraient donc être rendues aux États ou maintenues, pour les seuls pays volontaires, dans des cercles de coopération facultatifs. En revanche, Ligne droite estime que l’Union, ainsi libérée de ses prérogatives secondaires, devrait se consacrer à l’essentiel : construire une Europe puissance qui soit à l’échelle du monde multipolaire d’aujourd’hui. Pour cela, elle devrait poursuivre exclusivement quelques grands objectifs que les États ne peuvent plus atteindre seuls et qui concernent les actions prioritaires suivantes.
Se libérer de la tutelle militaire et politique des États-Unis
L’Europe ainsi rénovée devrait se libérer de la tutelle américaine et créer entre les pays de l’Union une Alliance militaire européenne se substituant à l’Otan. Depuis l’effondrement du bloc soviétique, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord n’a en effet plus aucune justification stratégique si ce n’est d’assurer la suprématie américaine sur l’Europe. Ligne droite estime en conséquence qu’il est temps pour l’Union d’assurer elle-même sa défense dans le cadre de cette alliance qui reprendrait, sans les Américains, les structures techniques de l’Otan. Chaque armée nationale conserverait en effet son autonomie, mais l’alliance assurerait la coordination des forces, l’harmonisation des procédures, la standardisation des armements et des équipements et, le cas échéant, la conduite d’opérations intégrées. Cette alliance, accompagnée d’une augmentation significative du budget des armées de chaque pays de l’Union, devrait permettre de doter à nouveau l’Europe de la puissance militaire.
Stopper l’immigration et défendre l’identité européenne
À l’inverse de ce qu’elle fait aujourd’hui, l’Union devrait bloquer toute immigration à ses frontières extérieures. En utilisant les moyens que lui fournirait sa puissance retrouvée, elle pourrait en effet sans difficulté majeure dissuader et tarir les courants migratoires. Dans le même esprit, elle devrait par ailleurs assurer la défense et la promotion de sa civilisation. Pour cela, il lui faudrait renoncer à la pratique de la repentance, mettre en œuvre une préférence civilisationnelle et encourager le développement d’un patriotisme européen.
Assurer la protection commerciale de l’économie européenne
L’ultralibéralisme international a joué un rôle néfaste sur la plupart des économies européennes, notamment en soumettant leurs entreprises à une concurrence déloyale. Une situation d’autant plus pénalisante que les grandes puissances concurrentes de l’Europe, comme les États-Unis ou la Chine, n’hésitent pas de leur côté à protéger leurs firmes et leurs secteurs industriels. L’Europe devrait donc assurer à ses frontières la protection de son économie. A cette fin, elle pourrait instaurer à titre conservatoire un système d’écluses douanières pour compenser le dumping social, écologique et monétaire auquel se livrent certains États, avant de demander à l’OMC l’instauration d’un nouvel ordre commercial fondé sur la régulation des échanges.
Œuvrer à la réindustrialisation du continent
En s’appuyant sur la protection assurée à ses frontières par des écluses douanières, l’Union rénovée devrait encourager le processus de relocalisation les industries sur le continent. Elle devrait par ailleurs développer une stratégie visant à doter l’Europe dans chaque secteur industriel d’un grand groupe capable de s’imposer à l’échelle mondiale sur le modèle d’Airbus.
Faire de l’euro un instrument de la puissance économique européenne
La gestion de l’euro mériterait par ailleurs d’être revue pour en faire une monnaie de change et de réserve qui serve les économies européennes comme le dollar sert l’économie américaine. A cette fin, les critères de gestion de la monnaie européenne ne devraient plus être ceux de la lutte contre l’inflation mais viser la croissance et l’emploi. Le taux de l’euro par rapport aux autres grandes monnaies devrait être géré à la baisse. Les contrats européens devraient être libellés en euros aussi bien à la vente qu’à l’achat. Enfin, la Banque centrale européenne devrait pouvoir racheter la dette des États.
D’une façon générale, Ligne droite considère que l’Union rénovée ne devrait plus avoir qu’une seule priorité : défendre les intérêts collectifs de l’Europe. Il faut pour cela tourner le dos aux principes idéologiques de la pensée unique et renouer avec ceux de la Realpolitik, en redonnant toute son importance à la défense de l’identité, de l’indépendance et de la puissance de l’Europe.
14 janvier 2018
Crédit photo : Esa CNES Ariane espace S. Martin