La « droite républicaine » demeure soumise à la pensée unique

La situation politique

La droite « républicaine » a cessé d’exister lorsque son candidat à la présidentielle a été éliminé dès le premier tour de scrutin d’une élection réputée imperdable. Un échec majeur, dont la cause a été spectaculairement révélée par l’appel de François Fillon à voter immédiatement et sans réserve pour Emmanuel Macron. Aujourd’hui, cette droite est morte parce qu’elle a ignoré son héritage et ses valeurs, pour se soumettre politiquement et idéologiquement à la gauche.

Une longue et ancienne soumission à la gauche

Le suicide de la droite “républicaine” trouve son origine en 1986 avec Jacques Chirac, lors de la cohabitation. Car la cohabitation politicienne de l’opposition de droite d’alors avec le président François Mitterrand a vite débouché sur une connivence, puis sur une soumission croissante au politiquement correct, c’est-à-dire à l’idéologie de la gauche. Une attitude qui l’a conduite à se soucier plus de l’opinion de la médiacratie et des lobbies que des attentes de son électorat.

On pensera sur ce plan à l’itinéraire emblématique d’un homme comme Jacques Toubon, par exemple. Dans les années 80, il présidait le Club 89, un think tank de droite alors opposé aux socialistes, et passait pour un secrétaire général du RPR particulièrement offensif. On le retrouve ensuite Défenseur des droits nommé par François Hollande en 2014 et zélé protecteur des immigrants clandestins de Calais ! Un parcours ô combien symbolique du suicide de la droite “républicaine”.

Un héritage sans cesse désavoué

Celle-ci n’a eu de cesse en effet de renier son héritage patriote et gaullien puis de tromper son électorat au point de devenir éolienne, tournant vers la gauche à chaque vent médiatique. Elle promettait bien sûr, lors des campagnes électorales, de revenir sur ce qu’avait détruit la gauche, mais, ensuite, une fois élue, elle n’en faisait rien. La droite éolienne promettait aussi le même cocktail impossible : celui du libre-échangisme européiste et du conservatisme moral et sociétal de façade. Un cocktail impossible car le libertaire sert, depuis la révolution culturelle de mai 1968, de brise-glace aux grandes firmes mondialisées pour déconstruire tout ce qui s’oppose encore à la marchandisation du monde.

Des mensonges et des trahisons

Par ailleurs, la droite “républicaine” s’est constamment employée à mentir à son électorat. C’est ainsi par exemple que la posture du ni-ni, ni Parti socialiste ni Front national au second tour des élections, était une tromperie, car la droite “républicaine”, dans les faits, a toujours préféré l’élection d’un candidat de gauche ou, aujourd’hui, de la République en marche, plutôt que celle d’un candidat FN. Avec le ni-ni, cette droite a donc érigé le suicide politique et la trahison de son électorat au rang de stratégie !

Des électorats trahis et abandonnés

De proche en proche, la droite “républicaine” a donc perdu ses soutiens et, finalement, ses électeurs. Elle a été abandonnée par les classes moyennes et populaires, les principales victimes des politiques économiques libre-échangistes qu’elle a conduites et du chaos migratoire qu’elle s’est montrée incapable de réguler. Elle a vu son électorat rural se réduire, victime de la politique menée par l’Union Européenne et que la droite “républicaine” a soutenue. Elle a aussi perdu l’électorat d’origine immigrée, en croissance numérique et en majorité musulman, qui vote désormais pour la gauche immigrationniste et communautariste. Enfin, la droite a réussi la performance de perdre aussi les classes dirigeantes qui se sont ralliées à Emmanuel Macron et qui lui ont fait gagner la présidentielle de 2017. La droite “républicaine” n’a en effet pas compris que, dans les années 90, la France d’en haut avait renoué avec l’esprit tortueux des bourgeois des Lumières : des bourgeois comme hier, âpres au gain, anglophiles, libéraux en économie, oublieux de la décence commune, hostiles aux droits du travail, amoureux du genre humain mais grands guillotineurs de Français. Avec cette différence que les bourgeois des Lumières se déclaraient patriotes alors qu’aujourd’hui ils sont mondialistes.

Un parti sans soutien ni projet

Aujourd’hui, la droite “républicaine” n’existe plus. Ses cadres se réduisent désormais à une coalition de notables coupés du peuple français et, pour beaucoup, prudemment repliés sur leurs baronnies locales depuis la réforme du cumul des mandats. Son électorat est réduit à un noyau de bourgeois vieillissants et instables. Des électeurs qui, comme le déclarait amèrement Henri Guaino se caractérisent par une « distorsion entre la morale affichée, les valeurs soi-disant défendues et un comportement » électoral affligeant. Quant à son discours, il est vide : la « droite républicaine » n’a plus rien à dire. Car, entre la France d’en haut et la France périphérique, entre les mondialistes et les patriotes, entre les profiteurs de la mondialisation et ses victimes, entre les oligarchies cyniques et le peuple, entre la tyrannie des marchés et la souveraineté des Européens, comme entre l’atlantisme et la multipolarité du monde, la droite timorée n’a pas su choisir. Elle n’a pas eu le courage de choisir. Et elle ne sait toujours pas choisir.

Une droite sans identité

La droite “républicaine” a disparu en 2017 du champ politique, non pas parce que le clivage gauche/droite aurait perdu sa raison d’être ni à cause du prétendu génie politique d’Emmanuel Macron, mais tout simplement parce qu’elle a perdu toute identité propre face à une gauche qui se ralliait, dans le même temps, à l’ultra-libéralisme mondialiste. Aujourd’hui, n’ayant plus rien à proposer ni à objecter, elle est politiquement morte.

Peut-elle renaître de ses cendres ? Il faudrait pour cela qu’elle se métamorphose pour incarner la droite nouvelle dont la France à besoin !

Crédit photo : Eric Pouhier via wikimedia cc