Éviter les dérives opportuniste, gestionnaire ou sectaire

Action militante

L’engagement politique est une démarche noble et généreuse, mais le combat politique se révèle rude. Aussi faut-il veiller à ne pas perdre le cap en cours de route ni à abandonner tout ce qui fait la grandeur du politique. Ligne droite invite à cet égard les militants et les cadres de la droite nouvelle à se garder de la dérive opportuniste qui discrédite l’engagement politique, mais aussi à ne pas céder à la dérive gestionnaire qui le rend inutile ou à la dérive sectaire qui le marginalise. L’engagement politique au sens élevé du terme doit être désintéressé, porté par des idées et capable d’agir sur le réel pour le bien commun. 

La politique, une activité noble

La politique pourrait en effet être considérée comme l’activité humaine la plus prestigieuse qui soit. S’engager en politique, n’est-ce pas vouloir servir la collectivité, prétendre représenter ses concitoyens et assumer des responsabilités pour l’avenir des siens ? Mais s’il est vrai que la politique devrait grandir ce qu’elle touche, elle expose également à un contrôle permanent et à des mises en cause malveillantes. Aussi, pour effectuer ce parcours, faut-il que les militants et les cadres de la droite nouvelle, respectant une éthique exigeante, connaissent les écueils à éviter et se gardent notamment des trois principales dérives propres à l’engagement politique.

La dérive opportuniste

La première, celle dont on accuse le plus souvent les politiques, c’est la dérive opportuniste. Celle à laquelle cèdent tous ceux qui ne s’engagent pas pour des idées, qui ne cherchent pas à servir leur pays, mais sont exclusivement préoccupés de leur carrière et des avantages qu’ils peuvent tirer d’un mandat ou d’une fonction publique. Ceux-là ont des convictions peu tranchées et s’alignent sur le politiquement correct pour éviter des difficultés inutiles. S’ils y trouvent leur intérêt, il leur arrive de changer de parti et, en général, suivent celui qui va gagner, n’hésitant pas à changer de cheval si la roue tourne.

Ce comportement n’a rien à voir avec l’engagement politique au sens noble du terme. Il en est un dévoiement qui contribue hélas à discréditer le politique. Un discrédit d’autant plus marqué que la dérive opportuniste est très courante. On la pratique beaucoup dans les partis traditionnels, surtout au centre, et les changements consécutifs à la présidentielle de 2017 ont été l’occasion de nombreuses manifestations d’opportunisme tant au sein du parti LR que parmi ceux qui ont rejoint le parti de Macron.

La dérive gestionnaire

Une seconde dérive moins fréquente est la dérive gestionnaire. Elle concerne ceux qui s’engagent en politique pour y exercer une fonction comme ils le feraient dans une entreprise ou dans une administration. Il n’y a pas chez eux d’opportunisme. Ils sont en général fidèles au choix qu’ils ont fait ainsi qu’à leur parti et au leader qu’ils ont décidé de suivre.

Cependant, ils ne cherchent pas à faire triompher leurs idées et ne se battent pas pour modifier la réalité. Ils gèrent au mieux la situation dans laquelle ils se trouvent mais, s’il y a chez eux un idéal, ils ne manifestent aucune volonté de le faire prévaloir. Eux aussi sont nombreux dans les partis institutionnels où il suffit de se laisser guider par le politiquement correct. Mais ils existent aussi, en moins grand nombre il est vrai, dans un parti comme le Rassemblement national. Pour avoir oublié que la politique est un combat visant à changer le réel, ils sont en réalité des acteurs inutiles.

La dérive sectaire

Ceux qui succombent à la dérive sectaire le sont d’ailleurs tout autant. Une dérive qui se présente pourtant comme le contraire de la dérive gestionnaire car ceux qui y cèdent placent leur doctrine au-dessus de tout. Le problème est que, se désintéressant des réalités, ils développent des idées fixes sans chercher à les concrétiser. Obsédés par la pureté de leurs idéaux, ils rejettent en effet tous ceux qui n’y adhèrent pas à 100 % et s’enferment dans la marginalité et l’extrémisme. Leur intransigeance ne leur permet pas en effet de rassembler des soutiens, de même que leur jusqu’au-boutisme les empêche d’assumer des responsabilités de pouvoir et de peser sur le réel.

Les militants qui s’abandonnent à cette dérive ne se trouvent évidemment pas dans les rangs des partis institutionnels où les idées jouent un rôle mineur. En revanche, on les rencontre à l’extrême gauche mais aussi parmi les membres du Rassemblement national où leur attitude contribue à donner de ce mouvement une image éloignée de l’exercice du pouvoir.

L’engagement politique au vrai sens du terme

Ainsi l’engagement politique au vrai sens du terme doit-il éviter ces trois dérives. Il n’a de sens que s’il est généreux et s’il cherche à peser sur le monde pour le modifier en fonction d’idées que l’on souhaite voir triompher. L’engagement tel que Ligne droite le conçoit pour les militants et les cadres de la droite nouvelle tient donc en quelques mots : c’est un service désintéressé de la France et de notre civilisation. Il se pratique au nom d’un corpus d’idées qui lui donne son sens. Il ne se justifie que s’il cherche à exercer le pouvoir pour transformer le réel au service du bien commun.

Crédit photo : Rolandey via Pixabay cco