Initier le grand changement en dénonçant les deux responsables du déclin

Le grand changement

Avec l’invasion migratoire, la déconstruction des valeurs et l’ultralibéralisme mondial, notre pays subit, comme nos voisins européens, trois fléaux qui provoquent une perte d’identité et de richesse obérant son avenir. De ces fléaux, les Français ont une bonne connaissance, puisqu’ils en supportent les conséquences au quotidien. Ils sont en revanche généralement ignorants des causes de ces graves dérèglements. Aussi, Ligne droite estime essentiel qu’ils sachent que ce sont les acteurs du choc des civilisations et les membres de la superclasse mondiale qui en sont à l’origine et que ceux-ci doivent donc être clairement dénoncés et combattus comme deux périls majeurs.

Le choc des civilisations

Ainsi en est-il du choc des civilisations, le premier péril auquel notre pays doit faire face. Une menace qui résulte de la nouvelle organisation du monde, laquelle n’est plus structurée par l’opposition Est-Ouest. Après l’effondrement de l’URSS, les États-Unis ne sont en effet pas restés seuls au premier plan de la scène géopolitique. Servies par le libre-échangisme mondial, d’autres puissances ont émergé, créant ainsi un monde multipolaire, où, à côté des États-Unis, de l’Europe, de la Russie et du Japon, il faut aussi compter avec la Chine, l’Inde, le monde musulman et plusieurs pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud.

Or, dans cette situation géopolitique nouvelle le monde européen n’est plus dominant, chaque puissance est porteuse d’une civilisation propre qu’elle brandit avec fierté et cherche à promouvoir et à imposer. Dès lors, le monde multipolaire est aussi un monde multicivilisationnel et les antagonismes entre puissances s’expriment en conséquence par un choc des civilisations. Pour autant, il ne s’agit pas d’un affrontement de tous contre tous. Car la plupart des puissances émergentes qui ont été soumises d’une façon ou d’une autre par l’Europe nourrissent à l’encontre de leur ancien tuteur une animosité qui ne s’est pas éteinte. Elle est même d’autant plus vive que l’Europe et les États-Unis continuent de vouloir imposer au monde entier leur modèle démocratique et droit-de-l’hommiste.

Aussi le choc des civilisations, qui n’a rien de théorique, se manifeste-t-il par des attaques très concrètes contre la France et l’Europe. Le terrorisme islamique, qui en est la forme la plus violente, correspond à l’évidence à un choc entre la civilisation européenne et celle de l’oumma islamique. L’immigration, qui s’apparente de son côté à une invasion certes pacifique mais néanmoins hostile, relève, elle aussi, d’un antagonisme entre l’Europe et le monde arabo-africain. Quant à la guerre commerciale et industrielle que mène contre nous la Chine, n’est-elle pas la version économique de cet antagonisme civilisationnel ? Tout comme l’offensive américaine sur le terrain du cinéma, des médias et de la publicité, en est sa composante culturelle.

Aussi faut-il être bien conscient de la réalité : le choc des civilisations représente un péril qui se concrétise d’ores et déjà par des agressions terroristes, migratoires, économiques et culturelles venues de l’étranger.

La superclasse mondiale

L’autre péril n’est pas, quant à lui, géopolitique mais plutôt idéologique et résulte non pas d’un rapport de force entre États mais d’une emprise sur la société. Il a pour figure principale la superclasse mondiale qui se trouve constituée en son centre des patrons de la finance et des groupes transnationaux principalement anglo-saxons, mais qui s’étend au-delà en plusieurs cercles concentriques vers le monde médiatique et culturel, vers les organisations non-gouvernementales et la société civile et vers les élites publiques. Tous ses membres travaillent en réseau, sans structure ni organigramme. Et s’ils se réunissent chaque année au forum de Davos, ils n’ont pas de chefs ni de porte-parole officiels. Le formalisme est pour eux inutile car tous connaissent la voie à suivre, celle que trace leur commune idéologie. Tous en effet adhèrent à l’ultralibéralisme mondial qui prône un grand marché planétaire unifié permettant au commerce de se développer en toute liberté sous la houlette d’un gouvernement mondial à leur dévotion.

Cette superclasse dispose donc de relais importants. En France, elle agit à travers le Système, lequel possède, avec les médias, le patronat, les juges et les hauts fonctionnaires, un pouvoir considérable. Un pouvoir qui lui permet de verrouiller la vie publique autour de la pensée unique. Car ce Système qui prône le libre-échangisme intégral est également favorable au mondialisme migratoire ainsi qu’à la déconstruction des valeurs, notamment parce que ces deux phénomènes détruisent les nations, considérées par la superclasse comme les principaux obstacles à son projet.

Aussi, par choix idéologique, les dirigeants du Système se retrouvent-ils dans la situation d’œuvrer au développement des trois fléaux qui accablent notre pays et, ce faisant, viennent amplifier les conséquences néfastes du choc des civilisations.

Deux périls antagonistes

La France est donc confrontée à des périls occultés mais bien réels qui conjuguent leurs actions pour affaiblir l’identité, les valeurs et l’économie de notre pays.

Il est cependant heureux et paradoxal que ces deux périls qui s’attaquent à la France et à l’Europe relèvent en réalité de logiques antagonistes. Les nouvelles puissances du monde multipolaire sont en effet très hostiles aux projets globalisateurs de la superclasse. Attachées à leur existence nationale et à leur identité civilisationnelle, elles interdisent l’immigration sur leur sol, s’opposent à toute contestation de leurs valeurs traditionnelles et surtout empêchent chez eux toute concurrence qui pourrait mettre à mal leurs entreprises nationales. En réalité, si la logique de la superclasse relève de la globalisation, celle du choc des civilisations procède au contraire de l’affirmation des identités.

De fait, la superclasse mondiale se heurte à de très nombreuses résistances. Beaucoup d’États se ferment à son influence, refusent son idéologie et, comme la Russie, affichent des positions en rupture avec le politiquement correct qu’elle professe. Ce processus va d’ailleurs au-delà des États car c’est au niveau des peuples, notamment en Europe, que se manifeste une forte opposition aux projets de la superclasse

Le monde multipolaire, et avec lui le choc des civilisations, fait ainsi barrage aux prétentions de la superclasse d’œuvrer à un monde global. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le choc des civilisations est en France une notion taboue. Les tenants de la pensée unique savent en effet que sa prise en compte conduirait à mettre en cause leur propre idéologie. Ils préfèrent donc l’ignorer, laissant ainsi ses effets néfastes proliférer.

L’Europe peut conjurer ces périls

La France et l’Europe disposent donc d’une opportunité historique car, avec l’affirmation des puissances émergentes et l’intensification du choc des civilisations, la superclasse mondiale voit en réalité le monde lui échapper. Or si son idéologie est battue en brèche, si l’identité l’emporte sur la globalité, il deviendra possible pour l’Europe de s’ériger en pôle de puissance et de faire face avec efficacité au choc des civilisations.

Les deux périls qui obscurcissent son horizon peuvent détruire l’Europe. Mais tout demeure possible car l’Europe a les moyens de les annihiler.

Crédit photo : Satyatiwari via Pixabay cco