Le Système qui s’est imposé en Occident, et singulièrement en Europe de l’Ouest, depuis la chute du communisme, incarne une forme nouvelle et singulière de totalitarisme : le totalitarisme mou qui s’exerce au nom de la « libération » de l’homme prônée par l’idéologie néolibérale et libertaire de l’oligarchie. Les Français sont donc victimes d’une supercherie qui déconstruit leur société, les plonge dans le chaos et leur fait subir une forme larvée de répression.
L’idéologie néolibérale et libertaire ne sert pas la liberté individuelle
Le Système repose en effet sur l’idéologie libérale/libertaire et se fonde apparemment sur la liberté puisqu’il prétend « libérer » l’homme et défendre ses « droits naturels ». Mais il s’agit en réalité d’une illusion.
En effet, sa composante néo-libérale, en déconstruisant toutes les protections économiques, sociales et culturelles que nos ancêtres ont mis des siècles à bâtir, n’organise pas la libération de l’homme, mais la guerre de tous contre tous, par la mise en concurrence de tous les peuples entre eux. Or, cette guerre de tous contre tous ne garantit que la liberté des plus forts et des plus riches : on voit ainsi que la mondialisation dérégulée s’accompagne partout de l’appauvrissement du plus grand nombre et de l’enrichissement de l’oligarchie.
En dérégulant l’économie et la finance, le néo-libéralisme livre en outre l’homme au « gouvernement des choses » c’est-à-dire à la fantaisie des marchés et de ceux qui les inspirent. Il transforme même l’homme en marchandise, ce qui revient à faire renaître une nouvelle condition servile : l’homme au service des marchés, comme la société au service de l’économie et le bien commun au service des intérêts particuliers.
La composante libertaire, encore appelée libertarisme, fruit de la révolution culturelle des années soixante, prône de son côté une libération tout aussi factice, puisqu’à rebours de la sagesse traditionnelle des nations, elle assimile la liberté au fait de pouvoir donner libre cours à toutes ses pulsions personnelles. Il ne s’agit donc pas de liberté mais d’égoïsme individuel. Il ne s’agit pas de maîtrise de soi et de son destin, mais seulement de soumission à la tyrannie de ses instincts. Une soumission exploitée en retour par la suggestion publicitaire qui fabrique sans cesse de nouveaux « besoins ».
L’individualisme radical menace les libertés collectives
Cette double idéologie néolibérale et libertaire conduit de surcroît le Système à placer l’individualisme radical au cœur de la société. Car ce qu’il nomme « droits », « valeurs » ou « liberté » sont autant d’attributs qu’il réserve aux individus, refusant qu’ils s’appliquent également aux communautés qu’ils forment. Résultat : le Système déconstruit tout ce qui fondait jusqu’alors les libertés communes, il détruit la souveraineté des États, abat les frontières, banalise la citoyenneté et organise la tyrannie des minorités sur les majorités.
Les individus sont réputés « libérés » parce qu’ils peuvent s’habiller comme ils l’entendent, parce qu’il croient acheter ce qu’ils veulent ou parce qu’ils peuvent faire du roller dans les rues, mais en contrepartie ils perdent leur souveraineté politique et ils n’existent plus en tant que peuple, c’est-à-dire en tant que communauté d’identité et de destin.
Or, on ne peut dissocier les libertés communes des libertés individuelles, car, contrairement à ce que prétend l’idéologie des Lumières, l’homme ne peut exister en dehors d’une société et des disciplines qu’elle incarne. Aussi ce projet libéral/libertaire du parti de Davos est-il dangereusement trompeur car la destruction de la souveraineté des peuples et des nations ne peut pas conduire à la « démocratie planétaire », mais au contraire à la tyrannie mondiale.
La prétendue libération conduit au chaos puis à la répression
La mise en œuvre de l’idéologie libérale/libertaire ne mène donc pas au progrès mais au chaos, qu’il soit migratoire, multiculturel, comportemental, économique, social ou sécuritaire, comme on le voit aujourd’hui dans les sociétés occidentales qui donnent le sentiment de ne plus rien maîtriser.
Mais, conformément à la loi du double rythme, après l’euphorie de la libération, de la déconstruction et de la dérégulation vient le moment où l’on fait appel à la tyrannie pour réparer les dégâts qu’on a provoqués. C’est d’ailleurs dans cette phase répressive que nous commençons à entrer, celle où l’on réduit les libertés pour tenter de maintenir la viabilité d’un Système qui se délite.
On le voit par exemple avec la question du terrorisme. Ce dernier résulte du chaos migratoire, du sans-frontiérisme, du laxisme, du communautarisme et des encouragements donnés aux musulmans radicaux au nom de la « non-discrimination ». Or, la réponse du Système ne consiste nullement à remettre en cause son idéologie, mais à renforcer le contrôle de toute la population, à surveiller les communications, à censurer l’Internet et à faire entrer dans le droit commun les dispositions dérogatoires de l’état d’urgence ! Sa réponse consiste donc à réduire les libertés de tous.
La liberté et la démocratie encadrées par une post-démocratie totalitaire
Le Système est désormais entré dans le rythme liberticide et répressif de son déploiement et ne cesse pour cette raison de s’attaquer aux libertés publiques. Le politiquement correct s’attaque ainsi directement à la liberté de pensée et à la liberté d’expression, deux libertés essentielles de plus en plus souvent mises en cause à l’encontre de ceux qui s’aventurent à tenir des propos non corrects. Comme dans toutes les dictatures, la surveillance des propos publics mais aussi privés se renforce et s’appuie sur tout un réseau d’associations subventionnées qui traquent les déviants et les dénoncent à la justice. Les majors de l’Internet viennent d’ailleurs de mettre un terme à un principe essentiel, celui de la neutralité du Net, au prétexte de lutter contre les « fausses nouvelles » (fake news) ou les « contenus haineux ».
Nous vivons ainsi de moins en moins en démocratie, au sens où nos ancêtres l’entendaient, mais en post-démocratie. C’est-à-dire sous un régime où la volonté du peuple n’est légitime que si elle rejoint celle de l’oligarchie. Un régime où l’on fait revoter le peuple quand il ne vote pas comme le souhaite le parti de Davos. Un régime où les élus ont de moins en moins le pouvoir de changer quoi que ce soit. Un régime où les vrais détenteurs du pouvoir sont les juges, les médias, les lobbies et les technocrates de Bruxelles ainsi que les dirigeants des grandes firmes mondialisées et des grandes institutions financières, lesquels ne se soumettent pas pour leur part au suffrage populaire. Un régime enfin où le citoyen n’a plus aucune prise sur le pouvoir ni sur son destin.
Les ultralibéraux responsables d’un totalitarisme mou
Notre peuple est donc victime d’une supercherie : les prétendus libéraux sont en réalité des totalitaires. Ils ne cessent de vouloir imposer leur idéologie par la contrainte, que ce soit la répression judiciaire, les mesures discriminatoires comme, par exemple, la prétendue « discrimination positive », les incessantes réglementations et taxations liberticides, la propagande médiatique ou la déconstruction systématique de notre identité et de notre culture. Ils ne sont d’ailleurs tolérants que vis-à-vis de ceux qui partagent leurs idées et adhèrent à leur projet. Car, comme tous les totalitaires ils affirment : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! », en se réservant bien sûr le privilège de désigner eux-mêmes les ennemis en question.
Aujourd’hui, la liberté est redevenue une idée neuve en Europe.
Crédit photo : PierrO via Flickr cc