Des idées forces pour un nouvel équilibre mondial
L’organisation actuelle des relatons internationales, fondée sur l’existence d’une prétendue communauté internationale, n’est qu’un artifice pour habiller les positions américaines. Très imprégnée de l’idéologie mondialiste, elle ne sert pas les intérêts européens et se trouve de plus en décalage par rapport à la réalité du monde d’aujourd’hui. Aussi, la France doit-elle proposer d’abandonner le concept dépassé de nouvel ordre mondial au profit d’un nouvel ordre multipolaire remplaçant la prééminence américaine par l’équilibre des puissances et le libre-échangisme par la régulation des échanges (lire à ce sujet).
Dans cet esprit, la diplomatie de la France doit cesser d’être régie par la morale et l’humanitaire. Il faut en finir avec la prétention des Occidentaux à vouloir imposer au monde entier leur modèle démocratique et droit-de-l’hommiste. Une politique qui conduit la plupart du temps à des catastrophes, comme en Irak ou en Libye. La France doit dès lors fonder son action diplomatique sur quelques principes réellement politiques comme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (lire à ce sujet).
Les Européens devraient d’ailleurs s’appliquer cette règle à eux-mêmes en se libérant de la tutelle américaine. Une tutelle qui ne se justifie plus, compte tenu des orientations géopolitique, économique et culturelle des Américains de plus en plus tournées vers le Pacifique. L’Europe qui doit s’ériger en pôle de puissance doit donc établir avec les États-Unis des rapports bilatéraux d’égal à égal (lire à ce sujet).
Libérée des États-Unis, l’Europe doit modifier sa politique à l’égard de la Russie. La guerre froide est terminée et il est aberrant de vouloir la prolonger artificiellement comme le font les Américains car pour l’Europe la menace ne vient plus de l’Est mais du Sud. Quant aux États-Unis, leur intérêt n’est plus de chercher à neutraliser l’Europe et la Russie mais au contraire de les renforcer face à la Chine et aux autres pôles émergents (lire à ce sujet).
S’agissant enfin du pôle islamique, c’est principalement à son égard que la France doit mettre un terme à sa politique moralisatrice pour agir exclusivement en fonction de ses intérêts. À cet égard, elle doit notamment privilégier les régimes laïcs respectueux du droit des chrétiens et maintenir à distance les pays qui soutiennent l’islamisme (lire à ce sujet).